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Exposé relatif à la délibération soumise à la séance du conseil municipal du 29/04/14, par Anthony Effroy (Bien vivre à Carrières-sous-Poissy)

Dans les années 1990 un vaste projet d’aménagement portuaire a été envisagé sur notre commune et celle de Triel-sur-Seine.

Cette infrastructure aurait dû ressembler au projet de port d’Achères (400ha)

Les activités développées sur le site de Carrières/Triel auraient gravitées autour de l’éco-curation et du traitement de déchets.

Déjà à cette époque Ports de Paris n’était pas particulièrement favorable à l’implantation d’un tel site sur ce territoire et malgré une inscription au SDRIF de 1994, ce vieux projet est vite retourné dans les cartons.

Il aura fallu attendre 2010, soit presque 20 ans, pour que quelques élus locaux sollicitent de manière très insistante Ports de Paris et le Ministère des Transports afin que ce vieux projet dépassé soit remis à l’ordre du jour.

Les mentalités ayant beaucoup évoluées il fallait réussir à vendre ce projet aux élus et à la population et compte-tenu de l’histoire de nos communes et des années noires marquées par diverses pollutions et dégradations de notre environnement et de notre qualité de vie, certains termes devaient être supprimés du vocabulaire.

Il était donc exclu de parler de traitement de déchets et de recyclage, la justification de ce projet devait inclure une forte connotation écologique, ce port serait donc dédié au développement de la filière bois de l’écoconstruction.

Un beau projet que personne ne pourrait contester !

Pourtant dès les premières études, le choix de développer une filière bois était bien compromis comme on peut le lire dans l’étude socio-économique de SETEC de 2010 (p39/40) :

  • « La société Arima, indique que ce projet de plateforme bois n’est plus d’actualité. Aucun autre projet d’une plate-forme bois de ce type n’est envisageable en Ile de France. »
  • « Bois exotiques (ameublement, etc.) : l’import de bois nécessite des plates-formes spécialisées, un positionnement en fluvio-maritime ne semble pas envisageable pour un port en Ile-de-France. »

En revanche dès 2010 les activités liées à l’éco-curation sont bien identifiées :

Le terme d’éco-activités curatives recouvre les activités de

  • Traitement de la pollution des sols,
  • Traitement des déchets,
  • Traitement des eaux,
  • Recyclage…

Sur le site de Triel, des activités portuaires classiques liées au BTP sont envisagées, à savoir le traitement des déchets du BTP.

Concernant cette filière, on note l’analyse du consultant Katalyse : « Ces activités vont plutôt à l’encontre du positionnement qualitatif envisagé ».

(Sources: étude socio-économique actualisée de Ports de Paris Page 38/39)

Lors de l’enquête publique qui s’est déroulée du 2 septembre au 4 octobre 2013, le Commissaire-enquêteur a rendu un avis défavorable sur l’ensemble du projet.

Il est bon de rappeler que des avis défavorables sur un projet d’une collectivité territoriale sont extrêmement rares.

Dans son rapport le Commissaire-enquêteur a relevé un certain nombre de points justifiants cet avis défavorable.

Sur la pertinence du projet :

  • De nombreuses incertitudes et imprécisions demeurent sur l’opportunité réelle du projet, sur la solidité économique, sur la nature exacte des activités qui pourront être accueillies ou interdites, et sur la nature des nuisances qu’il pourrait engendrer pour le voisinage et l’environnement.
  • La proximité d’un projet de port multimodal semble pouvoir constituer une alternative au port de triel.
  • Le Commissaire enquêteur indique que l’augmentation du trafic fluvial prévu en 2030 ne justifie pas ce projet.

Le coût de financement et la rentabilité :

  • Ports de Paris ne répond que partiellement aux questions posées notamment sur les aspects chiffrage et rentabilité dans le contexte économique actuel.
  • Ports de Paris n’apporte aucune réponse sur « l’incertitude » du volume du trafic fluvial, paramètre pourtant important à la réussite du projet.

Les créations d’emplois :

- Le Commissaire enquêteur regrette que les estimations de création d’emplois n’aient été faites que par extrapolation des ratios de plateformes multimodales et non sur des ports urbains comme c’est le cas pour le port de Triel.

*Il estime par ailleurs que les chiffres de création d’emplois présentés sont plutôt modestes.

Les économistes spécialisés indiquent que ce type de port urbain ne pourra créer qu’entre 24 et 50 emplois. (Jean heantjens, Confluence, avril 2013)

La logistique et la déserte du site :

  • Le Commissaire enquêteur juge que l’absence de déserte ferroviaire pourrait constituer un handicap et que ce projet entrainerait une incidence locale sur des routes non adaptées à ce type de trafic. (200 poids lourds supplémentaires par jour sur nos routes)
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